Thèse Daveu Romain

Daveu Romain

Interactions entre la bactérie endosymbiotique Candidatus Midichloria mitochondrii et son hôte arthropode, la tique Ixodes ricinus

Résumé de la thèse :

Ixodes ricinus est la tique la plus répandue en Europe occidentale et le principal vecteur de Borrelia burgdorferi s.l. responsable de la maladie de Lyme. Outre les pathogènes, les tiques, à l’instar des nombreux animaux, hébergent de nombreux micro-organismes non-pathogènes, dont l’effet sur leur hôte s’étend le long d’un continuum allant du mutualisme au parasitisme. Au sein de cette communauté microbienne associée à I. ricinus, l’Alphaproteobactérie (Rickettsiales) Midichloria mitochondrii est la plus répandue au sein des différentes populations de tiques. Cet endosymbiote, capable de résider à l’intérieur des mitochondries des cellules de tiques, est particulièrement abondant dans les ovaires des femelles adultes où la bactérie est systématiquement transmise à la descendance et est suspectée d’être un symbiote mutualiste obligatoire. Cependant, l’existence même des lignées de tiques dépourvues du symbiote remet en cause le caractère obligatoire de cette symbiose. Ainsi, l’étude de l’interaction M. mitochondrii–I. ricinus est d’intérêt majeur afin d’établir si la bactérie est essentielle à la valeur adaptative de la tique, ce qui constituerait un potentiel levier d’action de lutte anti-vectorielle se basant sur une lutte antisymbiotique. Dans un premier temps, la dynamique de M. mitochondrii entre les nymphes mâles et femelles d’I. ricinus a été étudiée. Dans un second temps, un traitement antibiotique (tétracycline) visant à supprimer la bactérie de son hôte ainsi que l’hypothèse d’un apport de vitamines B par M. mitochondrii à la tique ont été testés sans permettre d’établir de conclusions. Dans un troisième temps, une étude du transcriptome de tiques hébergeant ou non M. mitochondrii a permis d’identifier des gènes différentiellement exprimés pouvant être impliqués dans l’interaction tique–bactérie. La nature de la relation M. mitochondrii–I. ricinus apparaît donc encore plus complexe que celle observée chez d’autres couples tiques–endosymbiotes.

Mots-clefs :

Tiques, symbiose, mutualisme, transcriptomique, antibiotiques

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